Comment le discours sur les pigeons bisets domestiques des villes a évolué de 1930 à 1990

Photo des Joubarbes. Pigeon voyageur. Cop. 2013 J.L.S.

Les Joubarbes. Pigeons bisets, dont un pigeon voyageur égaré.
© 2013 J.L.S.

Extrait de l’argumentaire très complet du C.RÉ.DO. Pigeons et P.A., publié sur  http://credopigeons.fr/militer/ :

De par son statut juridique d’animal domestique (Arrêté du 11 août 2006, émanant du Ministère de l’Écologie et du Développement durable), le pigeon biset est protégé par le Code pénal contre toutes formes d’actes de maltraitance ou de cruauté.
Ce statut d’animal domestique ne dépend ni de la naissance ni de la vie en captivité ou non.

Nous rappelons que le pigeon biset des villes n’est pas classé dans la catégorie des oiseaux  « nuisibles », contrairement à ce que se permettent de prétendre ceux qui mandatent des sociétés pour capturer et gazer des pigeons ou les diabolisent pour pouvoir les affamer ou les exterminer.
Le pigeon biset des villes est domestique et par conséquent ne peut être ni chassable ni classé « nuisible » !


Évolution du discours sur les pigeons de 1930 à 1990 :

« […] Le développement des élevages de pigeons et de la colombophilie génère une errance animale car certains pigeons se perdent. […]. Les pigeons errants deviennent alors objets de tensions et de polémiques entre les partisans et les adversaires de l’oiseau, dont témoignent un certain nombre d’articles publiés par exemple dans Le Figaro au cours des années 1930.
Mais personne à l’époque n’ose prendre de mesures contre les pigeons. […]

À partir des années 1950, le pigeon urbain fait l’objet de la construction lente et progressive d’un discours permettant de faire accepter l’éradication des individus « errants ».
Pour permettre aux autorités de mener une véritable « guerre » à son encontre, cet animal doit changer de statut social : étant au départ un animal utile, il doit devenir nuisible.

La thématique du pigeon porteur de maladies se développe alors. […]

À partir de 1955, les autorités préfectorales […] déclarent que les oiseaux sont trop nombreux.
À Paris, [par la stratégie de « dépaysement des pigeons »] il s’agit officiellement de capturer des pigeons, de les mettre en volière et d’envoyer les pigeons sains par train dans d’autres villes demandeuses – les oiseaux malades étant, eux, euthanasiés.
Cette méthode sera utilisée et revendiquée jusqu’en 1984 avec l’accord de la SPA et d’autres associations de protection animale.
Peu à peu cependant, le doute s’installe dans ces associations quant à la destination véritable des oiseaux.

Parallèlement, sont organisées dans la presse des campagnes annonçant une augmentation du nombre de pigeons à Paris : de 400 000 à un million d’individus.
En plus des prélèvements directs, les autorités interdisent par décret le nourrissage sur la voie publique à partir de 1962, décret toujours en vigueur, ce qui provoque l’opposition de la SPA.

Il est impossible de comprendre l’impasse actuelle dans la gestion des populations de pigeons sans ce regard historique […] ».

Auteur : Didier Lapostre – Université Paris VIII – Association AERHO.
Références : Givois E. 2010. Le pigeon dans le Figaro de 1861à 1942. Rapport de Stage, Master Médias et communication.

Photo de pigeons bisets (Columba livia). Copyright 2013 J.L.S.

Pigeons bisets (Columba livia).
© 2013 J.L.S.

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